dimanche 2 octobre 2011


Recensements de l’exclusion :  soyons unis et vigilants
Les jeunes du mouvement « Ne Touche Pas à Ma Nationalité » ont engagé depuis quelques semaines des actions de refus et de protestation contre l’Opération d’Enrôlement entreprise par le régime du Général  Ould Abdel Aziz visant à exclure une partie de la communauté nationale sous des prétextes fallacieux aux relents chauvins. Comme à son habitude, le Général-Président est resté sourd face à leurs doléances mais preste pour la répression de leurs marches.
Aujourd’hui, le phénomène a pris de l’ampleur et a gagné les régions du Sud à majorité négro-africaine et une pluie de lacrymogènes, de matraques et balles réelles s’est abattue sur des manifestants qui n’exercent qu’un droit qui leur est garanti par la Constitution, ôtant la vie à de pauvres adolescents, partis prématurément  sans savoir ce qui leur est arrivé. Les démons de l’oppression et de l’ignominie ont refait surface dans les eaux calmes du fleuve, endeuillant des familles qui sont encore sous les voiles noirs de leur ancien deuil.
Mais ce qui est  encore plus grave et inadmissible, c’est que ce régime, débordé par la tournure des événements, tente d’utiliser la même vieille recette des périodes sombres de notre histoire récente, à savoir « diviser pour régner ».  C’est comme cela que ces manifestations sont infiltrées par de sulfureux individus qui essaient de détourner le sens de la lutte de ces jeunes en s’attaquant à des biens privés ciblés ; ou encore qu’elles sont sujettes à toutes sortes de rumeurs,  de fausses informations, de bruits inimaginables, pour donner à la population arabe un autre sens, vicié, aux événements qui se passent actuellement sur le terrain.
Cette tactique de régimes dictatoriaux et anachroniques, ne passera pas si tous les fils dignes de ce pays, leaders politiques et syndicaux, personnalités sociales et religieuses, dirigeants de la société civile ainsi que tous les intellectuels capables d’expliquer et de convaincre,  entrent en campagne pour faire barrage aux forces  du mal tapies dans l’ombre. C’est ainsi qu’on fera échec à tous les plans machiavéliques qui visent  à rééditer  les années  66 – 89 pour échapper à la roue de l’histoire qui écrasent actuellement tous ceux qui ont bâti leurs pouvoirs sur l’injustice, la corruption et la force brutale.
Cette question du recensement, dénoncée par tous les partis de l’opposition et les organisations des droits de l’homme  et contestée actuellement dans la rue par la jeunesse de NTPMN, n’est pas seulement une affaire de négro-africains. Elle concerne toute la nation mauritanienne. Ceux qui ne sont pas visés doivent descendre et soutenir ceux qui sont visés directement.  Il est temps maintenant qu’on se départisse de cette mentalité de « ça ne concerne que les autres ». Il n’y a pas d’unité pérenne sans  solidarité, sans compassion pour l’autre. Pendant des années,  des extrémistes de tout poil ont entretenu à travers des régimes chauvins, ce climat délétère pour assouvir leurs desseins diaboliques.  Toutes les ethnies, arabes (blancs et noirs) haratines, halpulars, soninkés et ouolofs,  doivent se donner la main et marcher ensemble, pacifiquement mais résolument, pour arracher leurs droits et enterrer définitivement ces pratiques de stigmatisation qui instaurent la méfiance entre les communautés.
Les régimes passent, les peuples restent. Le peuple mauritanien est un et indivisible, uni dans sa diversité sociale et culturelle depuis la nuit des temps. Cette unité est sacrée. Ceux qui n’ont pas encore compris cela, ne sont pas des notres.

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