dimanche 4 septembre 2011

Revalorisation de l’école mauritanienne


               Revalorisation de l’Ecole mauritanienne

De tout temps l’éducation a occupé une place importante dans la société mauritanienne qui considère la quête et l’acquisition du savoir comme un devoir sacré. Les familles n’ont jamais reculé devant les sacrifices pour assurer l’éducation de leurs enfants. Les lettrés ont toujours accepté d’offrir leurs services de façon bénévole  et gratuite faisant de la diffusion du savoir une obligation morale.

Cette tradition séculaire a contribué au rayonnement culturel du  pays assurant à nos érudits et mahadras la réputation prestigieuse qui dépasse nos frontières.
Aujourd’hui notre école est malade, pas adaptée à son temps. Pour que notre école devienne plus efficace encore, plus juste et mieux adaptée à son temps, les efforts sollicités sont multiples.

Tout l’encadrement pédagogique doit être mobilisé pour accompagner ses efforts. Afin d’en assurer pérennité et qualité, la formation continue des enseignants doit être le souci majeur des Directions régionales et des inspections départementales. Elles doivent créer de véritables formations à dominantes qui permettront surtout à l’école fondamentale de disposer de personnes ressources dont elle a besoin pendant cette période d’expansion d’un enseignement nouveau (Approche par compétence).

Elles veilleront à engager en début d’année une étude prévisionnelle du nombre d’enseignants à former pour préparer un plan pluriannuel de formation qui tienne en compte des deux langues, l’Arabe et le Français et des compétences actuelles des enseignants en poste.
Cet effort de formation serait vain sans une bonne gestion des ressources.

Le Directeur  régional et l’Inspecteur départemental veilleront à ce que les solutions nécessaires pour garantir l’égalité d’accès des enfants à un enseignement qui devient un droit, soient examinées avec les représentants des associations de parents d’élèves (APE) pour que l’on trouve des réponses adaptées aux besoins locaux  et compatibles avec une bonne gestion de l’ensemble des personnels.

Un inventaire des ressources disponibles et susceptibles de l’être à la rentrée prochaine (enseignants, personnels subalternes…) sera effectué afin de connaître les besoins réels en personnels. Ce qui évitera les déficits ou excédents que nous avons connus au cours des années précédentes.
Dorénavant, faire en sorte pour développer harmonieusement toutes formes d’intelligence en renforçant le travail manuel, l’éducation physique et sportive (un esprit sain dans un corps sain), en rénovant l’enseignement des sciences.

Si les situations familiales et sociales des enfants les placent dans des situations d’inégal accès à la maîtrise d’une langue, c’est aussi vrai pour la connaissance du  monde et la pratique d’activités artistiques, culturelles et sportives.

C’est l’école et d’abord par l’enseignement qu’elle dispense, qui peut rétablir une plus grande égalité et aussi favoriser le développement harmonieux de chaque enfant. Aussi, champ disciplinaire ne peut être négligé.
L’enseignement des sciences est la base de la construction d’une culture scientifique appropriée au monde d’aujourd’hui que l’école fondamentale doit promouvoir.

A cet égard, le plus de développement et de rénovation de cet enseignement définit une approche pédagogique qui renforce la part d’activités des élèves dans ce que les spécialistes appellent l’investigation raisonnée, qui favorise le développement de l’intelligence, les qualités d’initiative, et d’invention, autant que la rigueur et les capacités à argumenter dans les échanges. L’acquisition et la structuration des connaissances restent des objectifs de première  importance.

Maintenant, après la phase de familiarisation avec les principes pédagogiques et la première organisation  du dispositif régional et départemental (centres de ressources, formations etc.), le plan de rénovation doit se traduire par une modification significative des pratiques pédagogiques dans les classes.
Des crédits existent pour favoriser cette évolution. Ces crédits doivent valoriser et favoriser une évolution des pratiques professionnelles de nos enseignants et par ricochet être au service des élèves et contribuer à plus d’égalité entre les écoles.

Ils devront être utilisés pour aider nos écoles et distribués selon des critères connus de tous dans la région et le département pour lever toute équivoque, toute suspicion et tout doute.
Car, disons la vérité, nos crédits sont mal gérés. Les dotations par exemple, pourront être portées à la connaissance des associations des parents d’élèves (APE) qui pourront utilement accompagner les efforts de l’Etat.
Il faut également accompagner les évolutions du métier d’enseignant : la formation continue des enseignants exige un accompagnement déterminé par l’équipe pédagogique de toute la wilaya ( DREN- IDEN) qui devra intégrer le programme d’animation pédagogique , dans une perspective pluriannuelle.

Il faut aider à  s’approprier les nouveaux programmes (Approche par compétence). Pour ce qui est de cette approche, il est à noter que certains de nos enseignants et même de nos Inspecteurs, ont des lacunes.
Il faut aider à développer et conforter un réel travail en équipe :la continuité des apprentissages en tout premier lieu, le suivi des élèves, voire leur prise en cas de difficultés, supposent un travail collectif concerté de l’équipe pédagogique, avec les Associations de parents d’élèves (APE) .

Par ailleurs, la mise en place de nouvelles pratiques conduit aussi à chercher de bonnes organisations pour que toutes les compétences des membres de l’équipe pédagogique soient valorisées au bénéfice des élèves.
Le travail collectif devra commencer dès la rentée scolaire et sera plus fécond si le temps est bien organisé et si l’animation a fait l’objet d’une réflexion préalable, facilitée par la formation.
Il faut organiser des partenariats et veiller à leur qualité : la régulation nécessaire de l’ouverture de l’école doit avoir pour objectif  de garantir la qualité de toutes les actions engagées et le respect des valeurs qui fondent notre système éducatif.
Le partenariat avec les parents d’élèves vise à créer les conditions d’une réelle cohérence éducative grâce à une communication régulière avec les associations des parents d’élèves (APE)

Les rencontres de début d’année permettront d’expliquer à tous les parents les programmes, les choix pédagogiques et les activités prévues pour l’année scolaire.
Ces rencontres doivent être développées et cette communication revêt une importance particulière.
Il est important de rappeler que l’Ecole est l’affaire de tous, et il faut qu’elle soit dorénavant l’affaire de tous : autorités administratives, élus, parents d’élèves, promoteurs privés.
L’avenir de notre système éducatif et donc de notre pays, est à ce prix.

Il faut que l’école partout où elle se trouve, soit le premier centre d’intérêt de ses partenaires locaux, le point de convergence de leurs efforts de développement à la base. Cette approche qu’il appartient à tous de concrétiser sur le terrain, devra, dans un cadre organisé, mobiliser l’ensemble des énergies en faveur de la réussite de l’action éducative en élargissant le réseau scolaire, améliorant la qualité du service éducatif grâce à une meilleure gestion des ressources disponibles.

Dans ce cadre un intérêt particulier doit être accordé à l’enseignant lui-même qui est l’unique responsable de l’acte pédagogique. On relève à cet égard un manque d’engagement certain chez  de nombreux enseignants, un recul inquiétant du professionnalisme, parmi un corps de plus en plus jeune et inexpérimenté.
Cette situation se traduit par le déclin de l’image qui a toujours été celle de l’enseignant, de celui qui dispense le savoir au sein de notre société.
L’environnement de l’enseignant et d’abord les acteurs du processus éducatif au sein de cet environnement, ont leur part de responsabilité dans cet état de choses.

Il faut que l’enseignant retrouve la confiance, l’estime de cet environnement, en premier lieu de ceux qui veillent sur des actions d’intérêt  public.
Autant il faut rester exigeant vis avis de l’enseignant pour qu’il accomplisse son devoir sans complaisance, autant il faut l’aider, le comprendre, améliorer ses conditions de travail pour qu’il retrouve son image d’antan, de point mire de la société...
Il y va de la revalorisation de l’Ecole mauritanienne pour le développement économique  et social du pays.




                        Ly Amadou, Inspecteur  enseignement  fondamental

                         A Nouadhibou-   Mauritanie


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