vendredi 16 décembre 2011


Expulsion d’émigrés : L’Espagne affrète un nouvel avion vers Dakar
   Par Abdoulaye SIDY | Wal Fadjri |  Vendredi 16 décembre, 2011 04:28  | Consulté 3232  fois  | 29 commentaires   Favoris  
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source: Wal Fadjri
Le Sénégal a encore honoré ses engagements vis-à-vis du gouvernement Espagnol, allergique aux flux de migrants africains vers son territoire.Son ministère de l’Intérieur prévoyait, en effet, d’affréter un vol qui devait sortir de Madrid, hier jeudi 15 décembre à 9 heures, convoyant vers le Sénégal un groupe indéterminé de personnes. Une politique d’externalisation dénoncée par des activistes espagnols.

Vingt-une associations et mouvements locaux ont dénoncé hier des décisions arbitraires du gouvernement espagnol. Dans un communiqué parvenu au Comité d’Organisation sénégalais du Forum social mondial reçu hier, ces acteurs de défense des droits de l’homme et des migrants espagnols exigent qu’il n’y ait pas d’autres vols massifs, mais aussi la fin des arrestations racistes au filet et la fermeture immédiate des Centres d’Internement des étrangers. Ce, en référence à l’affrètement, par l’Etat espagnol, d’un nouveau vol de déportation massive d’immigrants vers Dakar. En effet, révèle la source, le ministère de l’Intérieur de ce pays, signataire d’un accord dans ce sens avec le Sénégal, a prévu d’affréter un vol qui devait sortir de Madrid, hier jeudi 15 décembre à 9 heures, convoyant vers le Sénégal un groupe indéterminé de personnes. Lesquelles ont été spécialement transférées au Centre d’Internement d’étrangers (Cie) d’Aluche à Madrid, pour être expulsées.
Pour ces activistes espagnols signataires dudit communiqué, il s’agit d’une attaque réitérée contre ces personnes qui se produit, paradoxalement, dans la semaine où le monde célèbre la Déclaration universelle des droits de l’homme et la journée mondiale du travailleur migrant, (prévue le 18 du mois courant). Ils estiment que les droits de l’homme sont, soit pour toute personne qui habite le territoire espagnol, soit ne les seront pour aucune. ‘Apparemment pour l’Etat espagnol, l’expulsion de personnes migrantes est plus importante que le respect des Droits de l’homme, et ces vols réitérés devant la paresse complice des consulats et gouvernements qui signent des accords, souvent inconnus des peuples, où on ne considère à aucun moment le respect aux personnes qui en souffrent’, décrie-t-on dans la même source.

Ces associations et mouvements espagnols de défense des droits des migrants travaillant pour la fermeture des Cie affirment avoir remarqué, ces derniers jours, un accroissement de présence policière dans la rue. Une présence de forces de l’ordre espagnoles qui se justifie par la recherche de personnes d’origine sénégalaise, mais aussi par le besoin de transfert de personnes déportées depuis d’autres centres. Ce, en accomplissant le principe selon lequel ‘il faut remplir l’avion à tout prix’. Dans ce sens, dénoncent les signataires du communiqué, il a été détecté au moins le cas d’un citoyen clairement identifié comme originaire d’un autre pays et qui avait été toutefois enregistré dans le Cie d’Aluche comme indigène du Sénégal. Une irrégularité qu’ils disent avoir portée à la connaissance des consulats impliqués et des tribunaux de surveillance des Cie eux-mêmes. Etait-ce une simple erreur ou une pratique habituelle afin de rentabiliser ces ‘vols de la honte’ ? A la lumière des dénonciations de possibles irrégularités qui se sont déjà produites en novembre dernier avec l’expulsion de citoyens ghanéens au Nigeria, il est expressément demandé aux autorités qui correspondent qu’elles fassent des recherches sur le fonctionnement de ces prisons authentiques, et les conséquences sur le processus d’internement et d’expulsion.

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